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Une si longue lettre de Mariama Bâ

Mariam Abdulbaki

Mariama Bâ a été la première romancière féministe Sénégalaise et une militante passionnée pour l'égalité des droits et l'autodétermination des femmes africaines. Son œuvre primée, intitulée "Une si longue lettre" est une critique féministe de la société sénégalaise postcoloniale. Elle explore les concepts de genre au sein des idéologies coloniales, sociétales et nationalistes. Afin d'analyser et d'explorer les contraintes imposées aux femmes dans la société sénégalaise postcoloniale, Bâ compare et contraste les expériences des femmes sénégalaises en ce qui concerne le mariage. Elle met également en lumière les luttes internes et externes contre ces limites. Ce faisant, Bâ dévoile aux lecteurs comment les idées persistantes sur le genre et la masculinité de l'époque coloniale continuent de peser sur la société sénégalaise. L'idéologie coloniale persistante liée au genre a un impact sur les femmes sénégalaises et limite leur capacité à participer au développement du Sénégal postcolonial. Elles sont limitées dans leur accès aux forums politiques et sont réduites au silence lorsqu'elles réclament la libération des femmes africaines. Alors que le Sénégal postcolonial s'efforce de forger sa propre identité nationale indépendante de l'identité coloniale, il continue d'accepter des idées telles que l'inégalité des sexes et la masculinité toxique. C'est une contradiction que Bâ jugeait importante d'illustrer pour les lecteurs. En raison des croyances persistantes en l'inégalité des sexes dans la société et à l'Assemblée nationale en tant que produit du colonialisme, les femmes sénégalaises trouvent extrêmement difficile de s'engager et de participer à la politique gouvernementale. Il y a des femmes dans le roman qui luttent contre ces limites. Vers la fin du roman, Bâ évoque également comment certaines femmes militent avec ferveur pour la libération des femmes africaines et l'abolition des limitations imposées aux femmes dans la société.En tant qu'étudiante en histoire coloniale et impériale, j'ai trouvé le roman très éclairant. Il m'a fait découvrir de nouvelles perspectives sur les sociétés coloniales et postcoloniales. Il m'a également donné un aperçu de la lutte féministe et nationaliste des femmes africaines. C'est une lecture précieuse pour toute personne souhaitant approfondir sa compréhension des diverses formes de lutte des femmes en Afrique. Bien que le roman se déroule au Sénégal postcolonial, cette lutte est similaire et peut être comparée à celle de nombreuses autres femmes à travers l'Afrique. Il démontre que la lutte pour l'indépendance des États-nations africains n'a pas été la seule lutte en cours sur le continent, car les femmes africaines se battaient également pour leur émancipation.

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